Ceci n’est pas à proprement parler un livre de philosophie.
Néanmoins, puisqu’on y décrit les mœurs d’un campus, qu’on y raconte certains à-côtés d’un cours consacré à la question du bonheur, ou encore qu’on y médite à propos du devoir, le lecteur y retrouvera ce qui fait la matière ordinaire des manuels de philosophie éthique. Mais cette matière, au lieu d’être placée sous la lumière spectrale du discours philosophique, est soumise au chahut des formes poétiques : vers et oprose de la satire, poèmes de circonstance, tons de l’épigramme ou de l’élégie, découpages et collages, rythmes et percussions, plutôt que « longues chaînes de raison ».
Mise à plat et mise en musique (une musique assez souvent ironique et grinçante) du discours sérieux de l’éthique. Non tant pour annuler le sens de ses questions que pour tenter de retrouver, comme dans les marges d’un cours, une philosophie incarnée.
Mise à l’épreuve aussi de la poésie. Pour voir de quel « lyrisme » elle est encore capable quand on y fait tomber la prose de la vie ordinaire. Pour qu’ainsi métissée elle puisse être adressée, peut-être, à un « peuple qui manque ».
poèmes, éditions Champ Vallon, 1997, 128 pages.
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