Habiter la couleur

Habiter la couleur, suivi de De la mocheté, Jean-Claude Pinson

La couleur aujourd’hui triomphe. Au point de justifier qu’on s’en inquiète et veuille résister à un « fauvisme » généralisé qui satisfait bien davantage à la loi du marché qu’il ne procède d’une préoccupation artistique.
Certes, il importe, si nous voulons un tant soit peu ré-enchanter notre séjour, de faire droit à la pulsion naïve, enfantine, qui nous porte vers les couleurs – vers ce que Kandinsky appelait leur « pétillante espièglerie ». Mais il nous faut aussi apprendre auprès d’elles ce sens de la nuance, du camaïeu, si cher à Barthes. Il nous faut inventer, de leur usage, une libre grammaire, déprise autant que faire se peut des codes convenus comme des codes-barres.
Il nous faut pratiquer une chromophilie paradoxale, avec les couleurs et contre elles.

essai, éditions Cécile Defaut, 2011, 140 pages.

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