Hegel, le droit et le libéralisme

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La philosophie politique hégélienne parvient-elle à une synthèse recevable du principe antique, qui souligne la primauté du droit de la Cité comme totalité, et du principe moderne, qui met l’accent sur la liberté subjective de l’individu ? À l’encontre du verdict anti-hégélien souvent rendu, le présent ouvrage avance l’hypothèse qu’il y a bien chez Hegel un “moment lockien”, qui requiert une analyse spécifique.
La mise à l’épreuve de la synthèse hégélienne, à travers une confrontation de la Philosophie du droit avec la tradition libérale, requiert au préalable l’étude d’un thème critique du hégélianisme : celui de la logique de la contingence, véritable talon d’Achille de la philosophie de l’absolu. En effet, les rapports de l’individu et de l’État sont chez Hegel indissociables de cette question. La mise en évidence d’un double statut du contingent permet alors d’articuler une syntaxe qui rend viable une sphère de droits de l’individu soustraite à toute “ruse de l’État”. Non sans quelques points d’achoppement symptomatiques, comme l’exclusion du droit d’émigrer.
En produisant une des archéologies possibles de l’actuel débat entre libéralisme et socialisme, le présent ouvrage livre à la réflexion politique d’aujourd’hui quelques éléments pour penser un refus du totalitarisme qui soit compatible avec une critique de l’individualisme contemporain en ce qu’il peut avoir d’unilatéral.

Presses Universitaires de France (PUF), 1989.

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